Jamais, au grand jamais, nous ne changerons. Les habitudes sont là, jamais le danseur ne perdra hez lektaf. Ceux qui étaient
ridjaloune, debout, ont été invités à s'asseoir, obligés d'accepter des strapontins, car autour de la table des mais, pas d'hésitation, les fauteuils sont occupés. Les uns ont préféré, tout
simplement, demeurer ridjaloune, d'autres sont devenus pantins rampant aux pieds du koursi. D'autres bnoka. On les découvre à l'occasion d'occasions ou de rencontres organisées sous le haut
patronage de
trois, quatre, dix, vingt, quarante-quatre ans, cinquante ans que ça dure. Les mêmes réflexes ; quand le désordre règne, on nous propose des ports d'attache qui n'existent pas dans
le présent, ils nous demandent de les poursuivre dans le passé composé par leur symphonie qui ne mobilise plus. Les mêmes et ça recommence. L'évènement tel arrive, on se met au badigeonnage. Au
camouflage. On nettoie tous les endroits possibles. On ferme les rues, on arrête la circulation, quitte à paralyser une ville. L'important c'est que les autorités locales soient bien notées par
les salons de thé faiseurs de responsables.
Si un petit malin tentait de comptabiliser la quantité de chaux consommée en cinquante ans, il est certain qu'il inscrira
notre bled, pour une fois, en tête. On figurera sur le livre des records. Cela doit être astronomique comme chiffre. Nous ne parlerons pas de l'argent dépensé. Loin de nous l'idée de nous
immiscer dans ce qui ne nous regarde pas. Ce n'est pas notre argent, c'est celui de l'Algérie. Mais au fait, l'Algérie c'est qui ? Il y a eu des harraga interceptés en mer. Ils ont été condamnés.
Ils sont en prison. Qu'est-ce qui les pousse, au péril de leur vie, à fuir le bled?
Voilà un thème qui pourrait faire l'objet de journées d'études, sous le haut patronage des fabricants de barques
Cela
permettra de badigeonner les quais, pour une fois.